Me rendra fou. « Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre De ce canton, Je croyais voir la belle Cléopâtre, Qui, nous dit-on, Menait César, empereur d'Allemagne, Par le licou... -- Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. « Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe Sabine, un jour, A tout vendu, sa beauté de colombe, Tout son amour, Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne, Pour un bijou... -- Le vent qui vient à travers la montagne M'a rendu fou. Les croquants disque 3 Les croquants vont en ville, à cheval sur leurs sous, Acheter des pucelle' aux saintes bonnes gens, Les croquants leur mett'nt à prix d'argent La main dessus, la main dessous... Mais la chair de Lisa, la chair fraîch' de Lison (Que les culs cousus d'or se fass'nt une raison!) C'est pour la bouch' du premier venu Qui' a les yeux tendre' et les mains nues... Refrain Les croquants, ça les attriste, ça Les étonne, les étonne, Qu'une fille, une fill' bell' comm' ça, S'abandonne, s'abandonne Au premier ostrogoth venu: Les croquants, ça tombe des nues. Les fill's de bonnes moeurs, les fill's de bonne vie, Qui' ont vendu leur fleurette à la foire à l'encan, Vont s' vautrer dans la couch' des croquants, Quand les croquants en ont envie... Mais la chair de Lisa, la chair fraîch' de Lison (Que les culs cousus d'or se fass'nt une raison!) N'a jamais accordé ses faveurs A contre-sous, à contrecoeur... Les fill's de bonne vie ont le coeur consistant Et la fleur qu'on y trouve est garanti' longtemps, Comm' les fleurs en papier des chapeux, Les fleurs en pierre des tombeaux... Mais le coeur de Lisa, le grand coeur de Lison Aime faire peau neuve avec chaque saison: Jamais deux fois la même couleur, Jamais deux fois la même fleur... Le vieux Léon disque 5 Y'a tout à l'heur' Quinze ans d' malheur Mon vieux Léon Que tu es parti Au paradis D' l'accordéon Parti bon train Voir si l' bastrin- gue et la java Avaient gardé Droit de cité Chez Jéhovah Quinze ans bientôt Qu' musique au dos Tu t'en allais Mener le bal A l'amical' Des feux follets En cet asile Par saint' Cécile Pardonne-nous De n'avoir pas Su faire cas De ton biniou. C'est une erreur Mais les joueurs D'accordéon Au grand jamais On ne les met Au Panthéon Mon vieux tu as dû T' contener du Champ de navets, Sans grandes pom- pe' et sans pompons Et sans ave Mais les copains Suivaient l' sapin Le coeur serré En rigolant Pour fair' semblant De n' pas pleurer Et dans nos coeurs Pauvre joueur D'accordéon Il fait ma foi Beaucoup moins froid Qu'au Panthéon. Depuis mon vieux Qu'au fond des cieux Tu' as fait ton trou Il a coulé De l'eau sous les Ponts de chez nous. Les bons enfants D' la ru' de Van- ve à la Gaîté L'un comme l'au- tre au gré des flots Fur'nt emportés Mais aucun d'eux N'a fait fi de Son temps jadis Tous sont restés Du parti des Myosotis Tous ces pierrots Ont le coeur gros Mon vieux Léon En entendant Le moindre chant D'accordéon. Quel temps fait-il Chez les gentils De l'au delà Les musiciens Ont-ils enfin Trouvé le la Et le p'tit bleu Est-c' que ça n' le Rend pas meilleur D'être servi Au sein des vi- gnes' du Seigneur Si d' temps en temps Un' dam' d'antan S' laisse embrasser Sûr'ment papa Que tu r'grett's pas D'être passé Et si l' bon Dieu Aim' tant soit peu L'accordéon Au firmament Tu t' plais sûr'ment Mon vieux Léon. Le Père Nokl et la petite fille disque 5 Avec sa hotte sur le dos, Avec sa hotte sur le dos, Il s'en venait d'Eldorado, Il s'en venait d'Eldorado, Il avait une barbe blanche, Il avait nom « Papa Gateau », Il a mis du pain sur ta planche, Il a mis les mains sur tes hanches. Il t'a prom'né' dans un landeau, Il t'a prom'né' dans un landeau, En route pour la vi' d' château, En route pour la vi' d' château, La belle vi' doré' sur tranche, Il te l'offrit sur un plateau. Il a mis du grain dans ta grange, Il a mis les mains sur tes hanches. Toi qui n'avais rien sur le dos, Toi qui n'avais rien sur le dos, Il t'a couverte de manteaux, Il t'a couverte de manteaux, Il t'a vetu' comme un dimanche, Tu n'auras pas froid de sitôt. Il a mis l'hermine à ta hanche, Il a mis les mains sur tes hanches. Tous les camé's, tous les émaux, Tous les camé's, tous les émaux, Il les fit pendre à tes rameaux, Il les fit pendre à tes rameaux, Il fit rouler en avalanches Perl' et rubis dans tes sabots. Il a mis de l'or à ta branche, Il a mis les mains sur tes hanches. Tire la bell', tir' le rideau, Tire la bell', tir' le rideau, Sur tes misères de tantôt, Sur tes misères de tantôt, Et qu'au-dehors il pleuve, il vente, Le mauvais temps n'est plus ton lot, Le joli temps des coudé's franches... On a mis les mains sur tes hanches. Le bistrot disque 6 Dans un coin pourri Du pauvre Paris, Sur un' place, L'est un vieux bistrot Tenu pas un gros Dégueulasse. Si t'as le bec fin, S'il te faut du vin D' premièr' classe, Va boire à Passy, Le nectar d'ici Te dépasse. Mais si t'as l' gosier Qu'une armur' d'acier Matelasse, Goûte à ce velours, Ce petit bleu lourd De menaces. Tu trouveras là La fin' fleur de la Populace, Tous les marmiteux, Les calamiteux, De la place. Qui viennent en rang, Comme les harengs, Voir en face La bell' du bistrot, La femme à ce gros Dégueulasse. Que je boive à fond L'eau de tout's les fon- tain's Wallace, Si, dès aujourd'hui, Tu n'es pas séduit Par la grâce. De cett' joli' fé' Qui, d'un bouge, a fait Un palace. Avec ses appas, Du haut jusqu'en bas, Bien en place. Ces trésors exquis, Qui les embrass', qui Les enlace ? Vraiment, c'en est trop ! Tout ça pour ce gros Dégueulasse ! C'est injuste et fou, Mais que voulez-vous Qu'on y fasse ? L'amour se fait vieux, Il a plus les yeux Bien en face. Si tu fais ta cour, Tâch' que tes discours Ne l'agacent. Sois poli, mon gars, Pas de geste ou ga- re à la casse. Car sa main qui claqu', Punit d'un flic-flac Les audaces. Certes, il n'est pas né Qui mettra le nez Dans sa tasse. Pas né, le chanceux Qui dégèl'ra ce Bloc de glace. Qui fera dans l' dos Les corne' à ce gros Dégueulasse. Dans un coin pourri Du pauvre Paris, Sur un' place, Une espèc' de fé', D'un vieux bouge, a fait Un palace. L'orage disque 6 Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps, Le beau temps me dégoute et m' fait grincer les dents, Le bel azur me met en rage, Car le plus grand amour qui m' fut donné sur terr' Je l' dois au mauvais temps, je l' dois à Jupiter, Il me tomba d'un ciel d'orage. Par un soir de novembre, à cheval sur les toits, Un vrai tonnerr' de Brest, avec des cris d' putois, Allumait ses feux d'artifice. Bondissant de sa couche en costume de nuit, Ma voisine affolé' vint cogner à mon huis En réclamant mes bons offices. « Je suis seule et j'ai peur, ouvrez-moi, par pitié, Mon époux vient d' partir faire son dur métier, Pauvre malheureux mercenaire, Contraint d' coucher dehors quand il fait mauvais temps, pour la bonne raison qu'il est représentant D'un' maison de paratonnerre. » En bénissant le nom de Benjamin Franklin, Je l'ai mise en lieu sûr entre mes bras calins, Et puis l'amour a fait le reste ! Toi qui sèmes des paratonnerre' à foison, Que n'en as-tu planté sur ta propre maison ? Erreur on ne peut plus funeste. Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs, La belle, ayant enfin conjuré sa frayeur Et recouvré tout son courage, Rentra dans ses foyers fair' sécher son mari En m' donnant rendez-vous les jours d'intempéri', Rendez-vous au prochain orage. A partir de ce jour j' n'ai plus baissé les yeux, J'ai consacré mon temps à contempler les cieux, A regarder passer les nues, A guetter les stratus, à lorgner les nimbus, A faire les yeux doux aux moindres cumulus, Mais elle n'est pas revenue. Son bonhomm' de mari avait tant fait d'affair's, Tant vendu ce soir-là de petits bouts de fer, Qu'il était dev'nu millionnaire Et l'avait emmené' vers des cieux toujours bleus, Des pays imbécile' où jamais il ne pleut, Où l'on ne sait rien du tonnerre. Dieu fass' que ma complainte aille, tambour battant, Lui parler de la plui', lui parler du gros temps Auxquels on a t'nu tête ensemble, Lui conter qu'un certain coup de foudre assassin Dans le mill' de mon coeur a laissé le dessin D'un' petit' fleur qui lui ressemble. Les illusions perdues disque 1 On creva ma première bulle de savon Ya plus de cinquante ans, depuis je me morfonds. On jeta mon Père Noël en bas du toit, Ca fait* belle lurette, et j'en reste pantois. Premier amour déçu. Jamais plus, officiel, Je ne suis remonté jusqu'au septième ciel ! Le Bon Dieu déconnait. J'ai décroché Jésus De sa croix: n'avait plus rien à faire dessus. Les lendemains chantaient. Hourra l'Oural ! Bravo ! Il m'a semblé soudain qu'ils chantaient un peu faux. J'ai couru pour quitter ce monde saugrenu Me noyer** dans le premier océan venu. Juste voguait par là le bateau des copains; Je me suis accroché bien fort à ce grappin. Et par enchantement, tout fut régénéré, L'espérance cessa d'être désespérée. Et par enchantement, tout fut régénéré, L'espérance cessa d'être désespérée. Variantes: *: Voici belle lurette... **: Me jeter dans... Les oiseaux de passage disque 10 Poème de Jean RICHEPIN Ô vie heureuse des bourgeois Qu'avril bourgeonne Ou que decembre gèle, Ils sont fiers et contents Ce pigeon est aimé, Trois jours par sa pigeonne Ca lui suffit il sait Que l'amour n'a qu'un temps Ce dindon a toujours Béni sa destinée Et quand vient le moment De mourir il faut voir Cette jeune oie en pleurs C'est la que je suis née Je meurs presd de ma mère Et je fais mon devoir Elle a fait son devoir C'est a dire que Onques Elle n'eut de souhait Impossible elle n'eut Aucun rêve de lune Aucun désir de jonque L'emportant sans rameurs Sur un fleuve inconnu Et tous sont ainsi faits Vivre la même vie Toujours pour ces gens là Cela n'est point hideux Ce canard n'a qu'un bec Et n'eut jamais envie Ou de n'en plus avoir Ou bien d'en avoir deux Ils n'ont aucun besoin De baiser sur les lèvres Et loin des songes vains Loin des soucis cuisants Possèdent pour tout coeur Un vicere sans fièvre Un coucou régulier Et garanti dix ans Ô les gens bien heureux Tout à coup dans l'espace Si haut qu'ils semblent aller Lentement en grand vol En forme de triangle Arrivent planent, et passent Où vont ils? ... qui sont-ils ? Comme ils sont loins du sol Regardez les passer, eux Ce sont les sauvages Ils vont où leur desir Le veut par dessus monts Et bois, et mers, et vents Et loin des esclavages L'air qu'ils boivent Ferait éclater vos poumons Regardez les avant D'atteindre sa chimère Plus d'un l'aile rompue Et du sang plein les yeux Mourra. Ces pauvres gens Ont aussi femme et mère Et savent les aimer Aussi bien que vous, mieux Pour choyer cette femme Et nourrir cette mère Ils pouvaient devenir Volailles comme vous Mais ils sont avant tout Des fils de la chimère Des asoiffés d'azur Des poètes des fous bis Regardez les vieux coqs Jeune Oie édifiante Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu'eux Et le peu qui viendra d'eux à vous C'est leur fiante Les bourgeois sont troublés De voir passer les gueux La Femme D'Hector Words and lyrics : Georges BRASSENS Intro : D - A7 - D - A7 =20 D A7 1. En notre tour de babel D A7 laquelle est la plus belle D A7 la plus aimable parmi D F#7 les femmes de nos amis? F#7 Bm Laquelle est notre vrai nounou F#7 G La p'tite soeur des pauvres de nous G =20 Dans le guignon toujours presente F#7 (Break) F#7 Quelle est cette fee bienfaisante CHORUS Em F#7 Bm C'est pas la femme de bertrand F#7 =20 Pas la femme de gontrand Bm Pas la femme de pamphile Em A7 D C'est pas la femme de firmin Em Pas la femme de germain Em A7 D Ni celle de benjamin G A7 D C'est pas la femme d'honore B7 Em Ni celle de desire F#7 Bm Ni celle de teophile Em F#7 Bm Encore moins la femme de nestor F#7 Bm A7 (Bm on last chorus) Non, c'est la femme d'hector.